sinuer

sinuer [ sinɥe ] v. intr. <conjug. : 1>

• 1891; sinué « découpé » 1778; de sinueux

♦ Littér. Être sinueux, faire des détours, des sinuosités. ⇒ serpenter. « La route sinuait à flancs de falaise » (Céline).

● sinuer verbe intransitif (de sinueux) Littéraire. Faire, décrire des sinuosités : La route sinuait à travers champs.

⇒SINUER, verbe intrans.

Littér. Suivre un tracé, un parcours sinueux. Synon. ondoyer, onduler, serpenter. L'eau sinue; la colonne (en marche) sinue. Il allait, son chapeau à la main, par un chemin en lacets qui montait. Arrivé à un tournant, le sentier sinuait, à l'ombre, entre deux pentes (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1437). Dessin, sinuant exagérément autour du contour réel, comme pour profiler sur l'à-plat du tableau les rentrants et les sortants des volumes non imités (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 18).

Prononc.:[], (il) sinue [-ny]. Étymol. et Hist. 1. 1778 bot. [feuilles] sinuées (LAMARCK, Flore françoise, t. 1, 61 ds QUEM. DDL t. 33); 2. 1891 sinuer « faire des sinuosités dans son tracé ou dans sa marche » la musique ... qui sinue en forme de ruisseaux pauvres (RODENBACH, Règne sil., p. 30). Dér. de sinueux; 1 suff. -é, 2 dés. -er. Fréq. abs. littér.:22.

sinuer [sinɥe] v. intr.

ÉTYM. 1912, → cit. 1; sinué, p. p., « découpé, lobé », 1789 en bot.; du lat. sinuare « courber », de sinus (→ 1. Sinus), ou de sinueux.

❖

♦ Décrire, suivre une ligne sinueuse; être sinueux; faire des détours, des sinuosités. ⇒ Serpenter (→ Évidement, cit. 1).

1 On les voit (les routes) traverser les clairs arpents du blé (…)

(…) L'une s'éloigne à droite et puis sinue à gauche.

Verhaeren, les Blés mouvants, « Les routes » (1912).

2 Le sentier de Guirrebourru chemine longtemps et sinue entre les haies.

H. Bosco, Antonin, p. 289.

3 Maillat se leva si brusquement que son pied heurta le boutéon d'eau, et le renversa (…) Maillat regardait l'eau qui sinuait doucement sur la poussière du sol.

Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 245 (1949).

4 « Brighton » !… C'était écrit sur la borne, à quatorze milles en face de nous (…) La route sinuait à flanc de falaise. On a foncé dans les averses. En bas, l'Océan grondait (…)

Céline, Mort à crédit, p. 105.

Encyclopédie Universelle. 2012.